Les logiciels libres à la mairie

[Pierre]

Il y a quelque temps je vous racontais à propos de l'école de mes enfants qui avait demandé du matériel informatique à la mairie:

Pour donner une idée des sommes en jeu: demande d'équipement d'un PC assez puissant pour faire serveur de l'école (1500€ j'imagine...), du câblage réseau des salles de classe (quelques centaines d'euros), une imprimante laser (400€ ?), et bugdet de fonctionnement pour les consommables de l'imprimante (200-300€ par an ?). L'école aura peut-être le serveur et le câblage, pour l'imprimante c'est moins sûr, et pour les consommables faut pas rêver...
Précisons aussi que tout l'équipement informatique actuel de l'école a été récupéré gratuitement auprès de la Fac et de Total, et installé et maintenu par des bénévoles de l'association Paulla. Pour le petit matériel toujours nécessaire (souris, câbles divers, etc...) l'école puise dans le compte de la coopérative, alimentée quasi-exclusivement par les parents. Bref, ça ne coûte pas un kopek à la mairie.

La suite: j'ai appris hier que pour l'imprimante ce serait sans doute bon, mais que pour le serveur ça risquait de coincer.

La raison ? Eh bien parce qu'à cette école tout est sous Linux et logiciels libres (c'était un choix à la fois économique et éthique). Or les services municipaux n'assurent de maintenance que pour Windows. Et si la mairie achète un serveur ça doit être les services qui en font la maintenance (notons que Paulla serait d'accord pour le faire, néanmoins). Donc ça coince...

Du coup j'ai appris aussi que toutes les autres écoles de Pau utilisaient Windows et que c'est la mairie qui en faisait la maintenance. De même, tous les services municipaux "tournent" sous windows.

Je ne suis habituellement pas un grand fan du prosélytisme pro-Linux (notamment pour les particuliers), mais d'un simple point de vue économique est-ce que cela ne vaudrait pas la peine que la mairie étudie le passage à Linux ? Les agents municipaux ou les société de services qui assurent la maintenance pour Windows assureraient demain la maintenance pour Linux, mais ce qui changerait c'est qu'il n'y aurait plus de license Windows à payer. La somme en soi ne doit pas être si importante que ça (une licence de site de l'ordre de 1000 postes...) mais après tout il n'y a pas de petites économies, et cela peut s'appliquer aussi à d'autres logiciels autres que Windows.

Le fait qu'il y ait une école qui utilise Linux pourrait être une opportunité pour les services de la mairie pour évaluer l'intérêt du truc et se faire la main sur un petit réseau. Ce serait en tous cas mieux que de dire "ce n'est pas possible" et rester confortablement accroché à Windows (et au passage pénaliser l'école qui avait fait "courageusement" un autre choix)...

Un espoir: dans le mail que j'ai reçu récemment du secrétariat de J.Marbot, le document joint était au format OpenDocument (généré par OpenOffice en principe). Ca montre que des logiciels libres commencent à être utilisés, et ça peut être un bon moyen pour une transition sans douleur (commencer à s'habituer sous Windows aux logiciels l'on trouve sous Linux).

[Néo]

Il y a une école d'ingénieurs en informatique à Pau. La mairie pourrait peut-être la faire participer à un éventuel passage à Linux.

Quant au coût des licences windows. Le coût est à mon avis d'une licence par poste. S'il y a 1000 postes, alors, ça doit faire dans les 300-400 000 € pour disons 6 ans. La municipalité doit payer environ 50 000 € par an à Microsoft.

Rqe: Microsoft fait 10 Mds de $ de bénéfice pour 35 Mds de $ de CA dont 50% sur Windows ; 240 Mds de $ de capitalisation boursière.
(données boursorama: http://www.boursorama.com/profil/resume ... mbole=MSFT).

[jerlau]

Je remets cela sur le tapis car cela commence à se faire à Pau.

Je travaille avec des "artistes" qui viennent de prendre un contrat à Pau pour équiper une résidence étudiante :

- ils installent un boîtier ( sans disque dur ), système qu'ils achètent moins de 200 E, connecté au réseau Fibre 9 telecom, prennent 3 ou 4 abonnememts à 30 Euros (au prix local), et distribuent ensuite Internet (le lot 9 télécom et autres) dans les chambres. Je ne sais pas combien il y a de chambres, mais cela doit être la cinquantaine environ.

Chaque étudiant bénéficie alors d'un abonnement internet à prix réduit (le prix de revient de l'abonnement internet étant de 3 à 4 euros par étudiant par mois).

Ils peuvent aller plus loin, c'est la dessus que je travaille avec eux. On met plus de serveurs en local, vieille ritournelle, et on travaille avec tout ce qu'il y a en central.

Je mets 10 à 20 utilisateurs ou plus sur x lignes ADSL groupées ( 3 ou 4 à 30 E la ligne ) pour avoir en download X méga.

J'ose même pas négocier les prix. !

Si la ville de Pau se mettait à regarder ce genre de solutions pour toutes les écoles, les bureaux qui dépendent de la collectivité, le budget informatique est divisé par 10, on divise déjà par 10 ou 100 le nombre de matériels à maintenir.

J'ai en tête 2 cas :une structure où il y a 1000 utilisateurs répartis dans la France entière, services assurés par 4 informaticiens, mais sur cette logique de clients légers et un autre cas où travaillant de façon classique (type Pau) il y a plus de 100 informaticiens, avec encore des sous-traitants par dizaines, pour 2000 utilisateurs.

Mais cela fait des années que je dis qu'il faudrait commencer par cela.

Quelques fois quand je dis cela, on me répond que l'informatique a un rôle social à jouer. On bouffera bientôt des steacks de bits, et on enverra aux chinois nos steacks d'aquitaines !

Tout cela frise le ridicule aujourd'hui.

Les "artistes" auxquels je fais allusion travaille dans toute l'Europe, pour des chaines d'hotels, de magains, des entreprises à sites multiples, dans quelques siècles, la Mairie de Pau sera perméable à la question, si elle a pas déjà coulé.

[Perplexe]

J'ai reçu mon invitation au comité de quartier, expédiée par le conseiller municipal, avec un fichier joint en .odt;
il y a au moins un logiciel libre utilisé à la mairie: open office .
J'ai répondu en recommandant de faire la conversion du fichier .odt en fichier .pdf, un clic suffit pour la faire,
sans écho à ce jour.

[Pierre]

J'ai reçu mon invitation au comité de quartier, expédiée par le conseiller municipal, avec un fichier joint en .odt;

Idem...

il y a au moins un logiciel libre utilisé à la mairie: open office .

Rectification: il y a au moins une personne qui utilise un logiciel libre à la mairie

J'ai répondu en recommandant de faire la conversion du fichier .odt en fichier .pdf, un clic suffit pour la faire, sans écho à ce jour.

Ce qui montre que ça doit être une initiative isolée. Ou alors il y a eu un déploiement mais sans formation. Pour réussir le passage d'un environnement de travail à un autre, la formation au nouvel environnement est primordiale.

[Pierre]

Quant au coût des licences windows. Le coût est à mon avis d'une licence par poste. S'il y a 1000 postes, alors, ça doit faire dans les 300-400 000 € pour disons 6 ans. La municipalité doit payer environ 50 000 € par an à Microsoft.

Tu te bases sur 300-400€ par poste, je pense que ça doit être moins que ça.

La license windows isolée est à moins de 300€ je crois. Une licence de site en gros volume doit se négocier à des prix nettement inférieurs. Mais il faut ajouter les suites logicielles habituelles.

Ensuite ce qui coûte cher c'est la maintenance et le support, mais si je comprends bien au moins une partie se fait en interne.

[Pierre]

Quelques fois quand je dis cela, on me répond que l'informatique a un rôle social à jouer.

[jerlau]

L'informatique dans les grandes entreprises ? C'est le jardin d'enfants pour adulte !

[Invité]

je confirme qu'il y'a quelqu'un à la mairie de Pau pour former à Open Office et que l'agglo n'achète plus aucune de licence Microsoft Office.

[Pierre]

je confirme qu'il y'a quelqu'un à la mairie de Pau pour former à Open Office et que l'agglo n'achète plus aucune de licence Microsoft Office.

Bien reçu...

C'est une bonne chose.