Inondabilité de la zone de la gare / "Porte des Gaves"

[Pierre]

Nous préconisons régulièrement ici d'aménager fortement la zone "Porte des Gaves" (entre la gare et le gave). Voir notamment le projet "Cap-Brasos".

John rappelle néanmoins qu'il s'agit d'une zone inondable, et qu'il y a eu par le passé des grosses inondations sur cette zone. Par ailleurs, en cas de fortes crues, le gave (qui est un torrent de montagne) charrierait des galets et autres rochers de taille conséquentes, dont l'effet serait potentiellement destructeur. Pour lui ce n'est dont pas une bonne idée de faire des aménagements importants dans cette zone. Il pense aussi que le PPRI actuel (Plan de Prévention des Risques d'Inondations) sous-estime les risques sur cette zone.

En face, Jerlau répond qu'il suffirait de faire un canal d'écrétage de crues dans la zone urbaine : pour évacuer un débit de 600m3/s, il faudrait un canal de 4m de profondeur et de 30m de large. Coût estimé entre 5 et 10M€.

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Il y a à mon avis plusieurs questions auxquelles il faudrait pouvoir répondre :

• Quelle est la zone d'inondation "calme" (simple montée des eaux), et quelle est la zone d'inondation "rageuse" (flots du gave qui emporteraient tout) ? Dans la première zone il suffit de construire en tenant compte du niveau max prévu, mais dans la seconde il vaut mieux éviter toute construction... Les crues passées doivent permettre de le dire, normalement.
• Les berges du gave sont classées en zone "Natura 2000" : quelles implications pour la construction éventuelle d'un canal de dérivation" ?
• Le coût du canal: ordre de grandeur réaliste ? sous-estimé ?
• Quid des équipements neufs déjà construits ? Base d'eaux-vives, Archives Communautaires... Que disait le PPRI pour eux ??

[John Underwood]

Bon résumé Pierre

http://www.youtube.com/watch?v=1UOzQSubFb0

Une crue décennale est déjà assez impressionnante n'est-ce pas? Mais même cette quantité d'eau n'arrache pas trop d'arbres et ne mobilise pas trop de galets/blocs. C'est au moment que l'énergie est suffisante (crue centennale ou plus) pour transporter beaucoup de débris et le déposer que ça devient intéressant. Un barrage naturel peut se former qui bloque le lit normal et dévie les flots. Il faut donc envisager une canalisation et/ou levés sur une portion bien en amont et aval (déjà fait à travers Billère). C'est sans doute possible mais à quel coût et avec quel résultat esthétique?

[Néo]

Un canal de dérivation nécessiterait des expropriations, des ponts etc
Pourquoi ne pas simplement creuser le lit du gave de la profondeur suffisante tout en conservant les berges ? Et rendre cette zone fiable et bâtir le redéveloppement de Pau autour de la gare plutôt qu'autour de l'échangeur de Lescar comme ça va être le cas...
Pas assez vendeur pour nos politiciens sans doute. Et puis, ouh là, pas de sous.
Les trucs "Natura 2000", faut pas abuser. Il y a des derrogations.

[Autochtone palois]

Selon une habitante du bord de l'Ousse, rive gauche, dans la zone Portes des Gaves, la dernière inondation date de 1978, avec environ 20 cm d'eau chez elle. La précédente de 1953. l'eau venant à la fois de l'Ousse et du canal Heïd, canal supposé régulé en débit par des vannes dont l'une est située près du gave, au départ du canal. Elle est née là vers 1935. Elle ne mentionne pas d'autre crue.

[John Underwood]

J'ai une photographie de l'Ousse inondé en septembre 1952.

Une alternative à l'idée d'un canal sera des digues en retrait du lit du gave pour protéger les zones développées. Une solution probablement moins chère qui aura l'avantage d'éviter les répercussions possible d'un canal en aval.

[Pierre]

Je pense effectivement que des digues seraient plus simples à réaliser qu'un canal. Le but n'est en fait pas d'éviter l'inondation de la zone, mais d'éviter que le gave change de lit à l'occasion d'une très grosse crue.

[Néo]

Je vois pas bien l'intérêt de digues: ça doit coûter plus cher et doit être moins esthétique que de creuser le lit du gave (?).
En plus, creuser le gave, ça ne doit rien coûter: ce sont les sablières locales qui s'en occupent, alors que construire des digues...

[Autochtone palois]

La commune de Mazères-Lezons va construire une digue pour protéger les habitations (construites en zone inondable !). Ceci après que les habitants aient refusé de faire chez eux des travaux pour se protéger.
Il me semble que cette solution est bien moins coûteuse que le creusement du lit du gave.

Une digue couverte de terre et de pelouse, avec chemin piétonnier/cyclable au-dessus, serait plus sympathique.

[jerlau]

Cela fait longtemps qu'on évoque diverses solutions pour pallier aux crues du Gave. Cela ne semble pas intéresser la Mairie alors que c'est le premier problème à résoudre pour aménager le quartier de la Gare. Les projets lui semblent trop chers ?

Mais en même temps la Mairie met les archives anciennes et précieuses dans la zone inondable. Les papiers se tranformeraient-ils en papier navigable dans notre cher Béarn.

Mais on n'est pas dans les papiers de la Mairie !

[Pierre]

Je vois pas bien l'intérêt de digues: ça doit coûter plus cher et doit être moins esthétique que de creuser le lit du gave (?).

Je ne suis pas spécialiste. J'aurais tendance à penser qu'il est plus facile de monter une digue que de creuser le lit de galets du gave, mais c'est à voir. L'inconvénient de creuser le lit du gave c'est que c'est une opération à renouveler régulièrement, alors qu'une digue une fois que c'est fait on n'y revient plus.

[John Underwood]

L'avantage d'une digue en retrait est qu'en cas de très grande crue l'eau est mieux absorbé qu'avec un chenal étroit. Une section transversale du chenal très large entre digues évite une monté rapide car la surface de la coupe augmente énormément des que la rivière sort de son lit pour inondé les berges et la partie de la plaine sacrifié à cet effet. Vouloir urbaniser jusqu'au berges est une erreur comme les Anglais, Galois, Irlandais est Norvégiens viennent se rendre compte. Les crues avec période de retour de 600ans ça arrive un jour.