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MAIRIE DE PAU. « L'héritage Labarrère » battu en brèche, hier, lors des voeux au personnel
Un inventaire à la Cremer
La nouvelle municipalité conduite par la socialiste Martine Lignières-Cassou a profité, hier, des traditionnels voeux aux personnels de la mairie et de l'agglo organisés au Palais des sports pour s'octroyer une sorte de « droit d'inventaire » des années Labarrère et, par extension, Urieta.
C'est le directeur général des services des deux collectivités, Jean-Pierre Cremer, qui s'en est chargé de façon critique autant qu'inédite, provoquant l'indignation et le départ de deux élus d'opposition présents qui furent des adjoints socialistes du sénateur-maire, Josy Poueyto (Modem) et Yves Urieta (Gauche moderne).
« Ce que j'ai entendu est inadmissible, expliquait ensuite l'ancien maire Urieta, Martine Lignières-Cassou oublie un peu vite qu'elle a été la première adjointe d'André Labarrère durant des années ! » Même indignation du côté de Josy Poueyto qui a rejoint François Bayrou quelques mois avant les municipales. « C'est inacceptable ! Ils arrivent à la mairie, et nous disent qu'on ne savait pas travailler ! Une vraie réserve d'Indiens, quoi... »
Une « curiosité » en France
Jean-Pierre Cremer n'en est pas loin, en effet, quand il assure, pour avoir fréquenté pas mal de collectivités - dont le Conseil général à l'époque Bayrou - que la gestion de la mairie de Pau faisait jusque-là figure, en France, de « curiosité ».
Chargé d'une mission de modernisation entamée dès septembre, le DGS a pris soin, en quelques mois, d'identifier tous les rouages du « système de gouvernance très personnel mis en place trente-cinq ans durant par André Labarrère et d'en souligner les lacunes et faiblesses en un inventaire... à la Cremer, sans concession.
Et de pointer des « services au public de base pas à la hauteur des standards de qualité communément admis », l'absence de « culture de gestion de la performance », le triomphe de « l'individualisme », l'urgence d'instaurer des outils de management tels que lettres d'objectifs et tableaux de bord, des méthodes qui ont abouti à déresponsabiliser les cadres et chacun, des conditions de travail « médiocres et coûteuses », des locaux professionnels parfois « indignes »... «Ce n'est pas méchant ce que je dis là, c'est un simple constat. » Un diagnostic clinique que le fonctionnaire expérimenté et la nouvelle majorité partagent pleinement. Ceci, en prenant soin de préciser que personne, côté salariés, n'est mis en cause, dans ce qui apparaît comme un vrai naufrage administratif.
D'ailleurs, s'adressant aux nombreux employés municipaux et communautaires réunis au Palais des sports, « ma conviction, c'est que le changement en cours était attendu, espéré vivement par beaucoup d'entre vous. »
« 2009, année difficile »
Le changement par la modernisation des services, leur réorganisation en pôles (nos éditions précédentes) et l'instauration de nouvelles méthodes de gestion était naturellement au coeur des voeux de l'adjoint au personnel - premier en titre en la mairie de Pau -, Jean-Michel Canton, comme de Martine Lignières-Cassou.
« La mutualisation des services, la réorganisation de nos collectivités est la première condition de la réussite » du projet municipal défendu par la liste de gauche Cap et coeur. « 2009 sera une année difficile et nous devons l'affronter dans les meilleures conditions de fonctionnement. » Et de condition de travail pour les 1 600 employés municipaux, et environ 500 de l'agglomération. À commencer par les urgences.
« J'ai d'ores et déjà décidé de créer de nouveaux locaux pour la Direction opérationnelle des déchets et les dépôts », annonce Martine Lignières-Cassou. Mais au-delà des locaux, c'est bien une révolution culturelle avec « pilotage par objectifs », « responsabilisation des cadres » et formation interne qu'entreprend la nouvelle équipe.
Les pôles démarrent
En juin, ça a tourné à l'affrontement frontal avec les syndicats de personnel. Depuis, environ 80 personnes ont participé aux différents groupes de travail et le dialogue social s'est instauré sur de nouvelles bases.
Le processus de mutualisation de certains services entre Ville de Pau et agglo - à l'instar de ce qui existe à Brest ou Strasbourg -, qui a provoqué des crispations entre élus des communes, est enclenché.
Le premier des cinq pôles imaginés est opérationnel depuis le 2 janvier. Le recrutement des directeurs des quatre autres est en cours. Tout devrait être en place, concrètement, début juin.
L'enjeu est de taille, puisqu'il s'agit, ni plus ni moins, que d'améliorer le service - public - dû aux habitants de Pau et de l'agglomération.
Auteur : Alain babaud
a.babaud@sudouest.com