Pierre a écrit:Mais qu'est-ce qui est bidon ??? Techniquement à priori on sait faire : on sait capturer le CO2 en sortie de cheminée, on sait le comprimer ou le liquifier, on sait le transporter par COduc et/ou par tankers, on sait l'injecter dans le sous-sol dans les anciens réservoirs de pétrole ou de gaz... Après c'est une question de coût et de généralisation à grande échelle de ce qu'on sait faire à petite échelle. Ne pas oublier que les installations existantes sont des prototypes de démonstration et qu'on a un recul limité sur l'ensemble de la chaîne. Dire "ça ne semble pas très complexe" c'est une réflexion un peu à l'emporte-pièce qui ignore les procédés industriels mis en oeuvre. La capture/séquestration du CO2 est une opération industrielle du même ordre de complexité que l'exploitation/raffinage du pétrole. Et toujours sans oublier que ce n'est pas une solution miracle, puisque seuls 25% des rejets totaux de CO2 peuvent être traités de la sorte.
jerlau a écrit:Qd est-ce que les écolos vont-ils faire l'étude écologique de l'économie ? L'économie c'est l'action dans l'écos, l'écologie de l'économie c'est l'étude des rapports entre eux des différents éléments de l'écos. Si les écologistes commençaient par cela, ils pourraient peut-être acquérir un vrai raisonnement et une démarche. Ils pourraient sortir du style "coq de village". On en a déjà un.
jerlau a écrit:Si on sait traiter 25% des rejets totaux de CO2, on commence par cela, même si on ne sait pas traiter les 75% restants. On ne fait rien. Ni gouvernants, ni écolos.
Un "arbre artificiel" pour piéger le CO2
LE MONDE | 25.12.09 |
San Francisco (Californie) Envoyé spécial
Est-ce un énième gadget promis à sombrer dans l'oubli, ou le Graal de la lutte contre le changement climatique ? Des chercheurs américains ont présenté, au congrès d'automne de l'American Geophysical Union (AGU) qui s'est tenu à San Francisco jusqu'au 18 décembre, un dispositif capable de filtrer l'air ambiant et d'en extraire le dioxyde de carbone (CO2). Baptisé arbre artificiel par ses concepteurs, ce système est présenté comme l'un des moyens de contrecarrer le réchauffement climatique en cours.
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Son fonctionnement repose sur une résine adsorbante, capable de piéger, puis de relâcher, les molécules de CO2 présentes dans l'atmosphère. "Lorsque l'air ambiant est sec, le matériau absorbe le CO2, résume Klaus Lackner, chercheur à l'université Columbia (New York) et co-inventeur du procédé. Lorsque l'air est humide, il le relâche" pour être stocké. Le fonctionnement de l'arbre artificiel est donc, en apparence au moins, d'une grande simplicité. La résine est conditionnée sous forme de fins filaments, afin de maximiser sa surface de contact avec l'air. Lorsque le vent souffle, l'air passe au travers de ce filtre, qui piège le gaz carbonique ; le matériau est ensuite confiné, plongé dans un air saturé d'humidité, et relâche le CO2 ôté à l'atmosphère.
Celui-ci peut pour finir être liquéfié et durablement séquestré dans une formation géologique, par exemple.
La démonstration faite au congrès de l'AGU était réalisée dans une petite enceinte de verre. Mais une unité pilote opérant en plein air a d'ores et déjà été construite, expliquent Klaus Lackner et Allen Wright, les deux inventeurs de cet arbre artificiel. Qui, d'ailleurs, ressemble bien peu à un arbre. L'unité-pilote en question est plutôt un baraquement d'une douzaine de mètres de longueur - la chambre de régénération où est relâché le gaz carbonique capturé - coiffé d'un tore d'une dizaine de mètres de diamètre où est installée la résine. Lorsque celle-ci est suffisamment gorgée du principal fauteur d'effet de serre, elle est mise à "dégorger" dans la chambre de régénération.
L'installation pilote fonctionne avec 5 tonnes de cette résine et est capable de "capturer 1 tonne de CO2 par jour", selon M. Lackner. Le chercheur espère pouvoir décupler cette efficacité en améliorant le conditionnement du matériau et en maximisant la surface de contact avec l'atmosphère. Le coût d'une unité est d'environ 200 000 dollars (139 000 euros) mais, précise le physicien, "c'est comme si on construisait une voiture à la main : cela coûte relativement cher". Des économies d'échelle pourraient permettre de ramener ce coût de production à environ 20 000 dollars. Produit à l'unité, l'arbre artificiel capture 1 tonne de CO2 pour un montant supérieur à 100 dollars, mais une production de masse pourrait amener ce prix à une vingtaine de dollars la tonne, assure M. Lackner.
Des économies sont d'autant plus possibles que la résine miracle est un simple dérivé du pétrole qui "ne coûte que quelques dollars le kilo" et dont la durée de vie est estimée à une dizaine d'années par les chercheurs. Le matériau en lui-même n'a d'ailleurs pas fait l'objet d'un dépôt de brevet, les inventeurs n'ayant breveté le système que dans son ensemble. Celui-ci vient par ailleurs d'être décrit dans la revue European Physical Journal Special Topics.
Au total, la mise en service d'un million d'unités de ce type par an permettrait d'éponger annuellement, au bout d'une décennie, 3,6 milliards de tonnes (Gt) de CO2, soit 10 % à 12 % des émissions mondiales à leur niveau actuel. A titre de comparaison, rappelle M. Lackner, "environ 70 millions d'automobiles sont produites chaque année".
Il y a cependant une faiblesse au système. Car celui-ci, pour compresser sous forme liquide le CO2 capturé, requiert une certaine quantité d'énergie, potentiellement émettrice de... CO2. "Si on se branche sur le réseau électrique américain (surtout alimenté par des centrales à charbon ou au gaz), concède M. Lackner, on doit émettre environ 200 kg de CO2 pour liquéfier 1 tonne de CO2 pris à l'atmosphère." Le bilan carbone du fonctionnement de l'arbre artificiel reste positif, mais est ramené d'une tonne de gaz carbonique par jour, à 800 kg. Toutefois, ajoute l'inventeur, "cela serait très différent dans un contexte français, ou l'essentiel de l'électricité est produit sans émissions".
L'économie du système est cependant fragile. Et il n'y aura guère d'intérêt à développer ce type de dispositif à grande échelle si un prix n'est pas fixé au carbone. Quant à sa crédibilité scientifique, le projet a désormais l'appui de Wallace Broecker, l'un des climatologues américains les plus influents, titulaire du prestigieux prix Crafoord, qui n'hésite pas à déclarer que M. Lackner est "l'un des types les plus intelligents de cette planète".
Et si, comme ce dernier, on se pique d'un peu de science-fiction, on peut en venir à imaginer de boucler la boucle : dans un monde où l'électricité serait abondante, bon marché et non-émettrice de gaz à effet de serre, il serait possible de combiner le carbone capturé à de l'hydrogène obtenu par électrolyse de l'eau, pour produire des carburants liquides de synthèse dont la combustion n'aurait pour effet que de réinjecter dans l'atmosphère du carbone qui en aurait préalablement été ôté.
Stéphane Foucart
jerlau a écrit:C'est bien pour cela que la démarche actuelle consistant entre autres à passer un accord pour limiter le réchaffement de la Terre à 2 degrés est totalement bidon. Gouvernants et écolos font le show et ne résolvent rien.
Le problème posé est-il aussi bidon ? Je suis pas loin de le penser.
Je voulais dire simplement qu'il faut adopter des objectifs à court terme réalistes.
Un objectif qui semble aller dans le bon sens et être réaliste, c'est éliminer les rejets, et tous les rejets. Cela on sait le faire
Mais les subventionner aujourd'hui pour réduire le taux de CO2 est ridicule. En France, de par les 80% de nucléaire et le peu d'énergies de compensations, ces énergies augmentent les émissions de CO2 (centrales thermiques au gaz construites à côté de fermes éoliennes). En Allemagne, cela les réduit, mais l'argent serait bien mieux employé ailleurs.
Au niveau européen, rendre obligatoire le chauffage thermique solaire ou geothermique et les doubles vitrages (et un certain niveau d'isolation générale) pour toute maison neuve et de moins de 20 ans permettrait de réduire 5 fois plus les émissions de CO2, pour la même participation financière de l'Etat, qu'investir dans la production de masse du PV et de l'éolien..
Pierre a écrit:la subvention initiale pour le PV est de 25% et non pas de 50%
Pierre a écrit:La bonne question est plutôt : si on dispose d'une somme donnée, vaut-il mieux l'investir dans la capture des rejets de CO2 ou bien dans la réduction des émissions à la source (en isolant les bâtiments, en développant les énergies renouvelables...) ? A long terme la seconde option me parait nettement plus intelligente.
Pierre a écrit:Mettre à la casse une bagnole qui roule simplement parce qu'il y a une prime à la casse en est un autre. Tout ce gaspillage imbécile qui se traduit en amont par des consommation de ressources naturelles limitées et en aval par de la pollution finit par m'écoeurer.
Pierre a écrit:Dans le cas que tu décris j'imagine que c'est l'"expert" mandaté par l'assurance adverse (laquelle ?) qui cherche à minimiser les dégâts à rembourser, non ? Enfin, entendre parler de "vétusté" pour une voiture de 8 ans 1/2, c'est ahurissant.
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