Nouveaux traders - Qui veut gagner des milliards ?

[Néo]

Reuters le 09/12/2009 à 18:46 Le geek, nouvelle figure, algorithmique, de Wall Street :


MATHÉMATIQUES ET INFORMATIQUE, NOUVEAUX ATOURS DU TRADER
par Phil Wahba et Emily Chasan

NEW YORK (Reuters) - Les traders de Wall Street ne sont plus ce qu'ils étaient; d'ailleurs, ils ne sont même plus à Wall Street.

Alors que le relationnel revêtait une importance primordiale pour les anciens traders, ce sont maintenant l'informatique et les mathématiques qui ont la préséance et si le trader est en plus doctorant c'est encore mieux.

Il lui faut aussi de la rigueur, de l'organisation et de la logique pour naviguer dans l'océan des données qu'il recueille quotidiennement et gagner une poignée de microsecondes par transaction.

"Le marché en son temps fonctionnait sur le principe du châtiment : on savait qui était qui et tout écart était sanctionné immédiatement", dit Al Berkeley, président de la société de courtage électronique Pipeline Trading Systems et ex-vice-président du Nasdaq.

"La différence aujourd'hui c'est l'anonymat. Quand on a toujours les mêmes interlocuteurs, on finit par s'entendre sur ce qui est acceptable. Mais si tout est anonyme, fini les règles ; les seules qui existent sont celles imposées par le marché".

La croissance démesurée du trading haute fréquence, des "dark pools" de liquidités et des algorithmes de calcul a fondamentalement changé la donne à Wall Street et l'état d'esprit de ceux qui y travaillent.

L'activité traditionnelle du parquet "est vraiment faite pour le mâle dominant", dit Brett Steenbarger, professeur de psychiatrie de l'Université de New York et expert en psychologie du trading.

"Ce sont des gens hautement compétitifs, qui prennent beaucoup de risques En revanche, les programmeurs en informatique ressemblent presque plus à des membres de 'think tank'".

Le trading haute fréquence représentant 60% environ des transactions boursières, l'atmosphère en Bourse tient maintenant plus de l'intelligence artificielle au sens d'Arthur C. Clarke que du personnage malsain incarné par Michael Douglas dans le "Wall Street" d'Oliver Stone, un film de 1987, l'année du grand krach d'octobre.

INADAPTÉS SOCIAUX

"Ce sont des introvertis, parfois des inadaptés sociaux, qui fuient toute publicité. C'est exactement le genre de types qu'on retrouve dans une convention Star Wars", dit Sang Lee, d'Aite Group.

Les traders haute fréquence doublent leur traditionnelle formation d'ingénieur d'un esprit pratique, apte à résoudre les problèmes du moment. "C'est un domaine très stimulant d'un point de vue intellectuel. C'est très intéressant de concevoir une stratégie, de la mettre en pratique et de la voir rapporter de l'argent", observe Brett Steenbarger.

Qui plus est, cela peut rapporter gros. Un programmeur gagne habituellement 10% de l'argent que son modèle génère, observe Irene Aldridge (Able Alpha Trading), dont l'ouvrage sur les stratégies algorithmiques doit bientôt sortir.

Les meilleurs programmeurs peuvent gagner des centaines de millions de dollars par an et c'était même le cas durant la crise financière, la forte instabilité des marchés offrant des opportunités de premier choix pour les traders haute fréquence.

"C'est un jeu hautement technique et mathématique", note Al Berkeley. "Ils jouent un jeu très précis d'estimation et de prédiction statistiques sur trois à cinq secondes, qui consiste à déterminer s'il y aura de la liquidité sur telle ou telle action et où elle sera. Cela consiste également à déterminer comment en profiter sans être vu et sans laisser de traces".

LA PROGRAMMATION PLUS RECHERCHÉE QUE L'EXPÉRIENCE

L'idole de ces traders brillants mais maladroits en société et introvertis est James Simons, le gérant de fonds de Renaissance Technologies, connu sous le sobriquet de "Roi des quantas" (King of the Quants).

Discret professeur de mathématiques, Simons, âgé de 71 ans, a gagné des dizaines de milliards de dollars en faisant les bons paris à partir de stratégies de trading technique. Il prendra sa retraite en janvier mais aura laissé une marque indélébile sur le secteur financier.

Dans les faits, le modèle Simons a eu également pour effet de faire souvent précéder les patronymes des traders les plus réputés des lettres " PhD " (équivalent d'un doctorat). Au point que les capacités de programmation, quelle que soit par ailleurs la formation - scientifique - du candidat, sont dorénavant encore plus recherchées que l'expérience par les chasseurs de têtes de Wall Street.

Tout le secret à présent est de trouver les bons emplacements permettant de réaliser les transactions les plus rapides au meilleur prix sans que la concurrence ne puisse capter les stratégies employées pour ce faire.

REVENIR SUR TERRE

L'obsession de la "milliseconde" fait que les traders haute fréquence font maintenant de la "colocation", qui consiste à louer des espaces se trouvant à proximité des centres de données des marchés.

Ces "boutiques" de trading haute fréquence ont poussé comme des champignons à Chicago, non loin des marchés d'options, et dans le New Jersey, qui abrite aussi bien les places BATS et Direct Edge que les centres de données du New York Stock Exchange et du Nasdaq.

"Les traders haute fréquence tirent parti de l'ordinateur et de sa vitesse d'exécution pour maîtriser la situation", dit Berkeley. Le but ultime du trading algorithmique est d'éviter de traiter à un mauvais prix, ajoute Berkeley.

"Il s'agit simplement de transformer en avantage le fait que vous disposez d'une très grande vitesse et d'un contrôle très précis de votre ordre", explique-t-il. "Si l'ordre ne vous convient pas, vous l'annulez ; pas question de s'incruster l'espace même d'une nanoseconde".

Toutefois, ces programmes algorithmiques ne sont pas sans faille et peuvent le cas échéant "faire n'importe quoi", de l'avis de John Malitzis, l'un des responsables de la surveillance du NYSE.

L'asociabilité proverbiale du trader haute fréquence peut elle aussi devenir un risque, de l'avis de certains. Son employeur doit ainsi parfois mettre en place des mécanismes pour que le trader, parfois englouti corps et âme dans son monde de données, remette les pieds sur terre.

"Ils sont tellement imprégnés de l'activité du marché qu'il leur manque vraiment une vue panoramique", constate Brett Steenbarger.

[John Underwood]

Pour pouvoir développer un algorithme qui modèle un système il faut d'abord comprendre le système. Il faut aussi définir le système en termes de règles qui sont toujours respecter par le système ou à défaut par une séries de possibilités et probabilités avec une fourchette de valeurs admissibles. Si pour la météo des spécialistes arrivent assez bien, en économie la tempête à toujours tendance à survenir le jour où le modèle dit tout va bien, à cause d'un facteur que le modèle n'intégrait même pas.

[Néo]

Est-il décent qu'un trader gagne des millions d'euros ?
Le cas extrême étant ceux de Goldman Sachs, aux EU, qui ont touché en 2008 jusqu'à 50 M$ de primes.
Qqun qui fait un travail comme un autre, et sans plus de responsabilités que qqun d'autre (pas comme un chef d'entreprise ou un médecin), pourvu qu'il respecte les règles de contrôle interne.
S'il y avait une gauche digne de ce nom (hors extrême gauche), je crois que la rémunération d'un trader devrait être plafonnée à... beaucoup beaucoup moins. Ils n'auraient qu'à exercer leur métier à la rémunération indécente ailleurs.
Idem dans une moindre mesure pour d'autres métiers.

[jerlau]

Est-il décent qu'un trader gagne des millions d'euros ?
Le cas extrême étant ceux de Goldman Sachs, aux EU, qui ont touché en 2008 jusqu'à 50 M$ de primes.
Qqun qui fait un travail comme un autre, et sans plus de responsabilités que qqun d'autre (pas comme un chef d'entreprise ou un médecin), pourvu qu'il respecte les règles de contrôle interne.
S'il y avait une gauche digne de ce nom (hors extrême gauche), je crois que la rémunération d'un trader devrait être plafonnée à... beaucoup beaucoup moins. Ils n'auraient qu'à exercer leur métier à la rémunération indécente ailleurs.
Idem dans une moindre mesure pour d'autres métiers.

Néo, Ce que gagne les traders, on s'en fiche. Ce n'est pas cela qui est important. Que cela soit moral, pas moral, c'est pareil, c'est pas le problème. Il faut pas tomber dans le discours de comptoir de Sarkozy. Ce qui est grave, c'est qu'un système puisse générer des sommes colossales indépendamment de production de biens et de services et interférer dansles mécaniques du monde réel.. C'est cela qui est grave. On a greffé un Monopoly sur l'économie de production de biens et de services. Ce Monopoly dure depuis des années. C'est l'ingénierie fiancière qui devrait être interdite. Exemple ; je te vends un immeuble 2 milliards, surévalué de 1 milliard, je fais une marge de 1 millliard et je t'achète des oeuvres d'arts pour 2 milliards sur laquelle tu gagnes 1 milliards. On est content tous les 2. Les créances s'échangent et les 2 bilans sont améliorés de 1 milliard chacun. C'est comme "faier monter l'eau avec la force de l'eau qui descend". L'économie réelle dscend et fait monter l'économie viruelle (les dettes et les créances ) dans le haut du bilan. Personnne n'allant voir la réalité des valeurs en stocks évaluées d'après les transactions. Il faut pas des modèles très sophistiquées. Ensuite je vends les oeuvres d'art comme des actions qui vont grimper, les gogos arrivent, et ils me payent mon bifsteak ! Du cousu main par petite soubrettes.
Comment interdire cela ? La recette est connue. On a décoré Maurice Allais le 1 er janvier. On pourrait relire ses idées d'il y a 40/ 50 ans. Un, il faut découpler la banque de dépots des banques d'affaires. Deux, pas de cotations boursières sur les valeurs financières, sinon on cote à 2 niveaux ( la valeur financière comprend déjà la valeur de ses placements ). Le jeu est alors plus difficile, le Monopoly est déconnecté pour une grande part de l'économie réeelle. Il ne reste alors que les jeux sur les stocks connus depuis que la comptabilité existe.

Reste alors une voie à explorer. C'est la supression de la comptabilité en partie quadruple. Aujourd'hui on enregistre en comptabilité les mouvements physiques en partie double d'une part et ensuite d'autre part les mouvements de paiement également en partie double. En fait on ne devrait enregistrer que les mouvements de paiement. On n'enregistre le mvt client que lorsqu'il paye, de même pour le fournisseur. Les stocks sont alors hors comptabilité, hors bilan. Les mouvements physiques devraient rester en dehors de la compta. On livre un client ; on reste hors compta; on facture le client, on est encore hors compta. Il paye, on comptabilise les ventes, les taxes, et on mouvemente le compte bancaire. Le tripotage est alors plus difficile. Et il ne peut y avoir aucune reconnaissance dans la valeur des stocks, physiques, stocks de créances et de dettes. Donc on ne tripote plus.
C'est ce qu'on fera d'ailleurs. Ce sera un moyen élégant d'éliminer la montagne de dettes. Elles seront en stocks et n'auront plus aucune valeur. Ne vont subsister alors que les montagnes de stocks physiques qui vont s'arracher à prix d'or et ce sera l'inflation galopante. La sortie de crise est claire comme de l'eau de roche. De l'Ogeu quoi !

Or aujorud'hui on fait tout le contraire. On voudrait être sur des valeurs que les entreprises mettent dans leur bilan. Mais tout est faux, et on veut nous faire croire qu'ils sont vrais. Regarder les 1600 Milliards que la BNP a à son actif dans son bilan. Ce sont des actifs circulants ( à la vitesse de la lumière ?) Incontrolable, même au radar ! Cest quand même le PNB de la France !

Vous achetez des actions de la BNP ?

[Néo]

AFP le 08/01/2010 à 13:51

Fillon met en garde contre "l'économie de bulle", terreau d'une nouvelle crise :

Le Premier ministre français François Fillon a mis en garde vendredi contre "l'économie de bulle", terreau possible d'une "prochaine crise" et appelé à une régulation monétaire plus conforme à la réalité économique.

"A présent, notre priorité doit être de conjurer l'économie de bulle et d'éviter à tout prix le retour au +business as usual+", a déclaré dans une salle à moitié vide le Premier ministre en clôture du colloque "Nouveau monde, nouveau capitalisme" organisé par son ministre de l'Immigration Eric Besson.

"La spéculation financière et immobilière repartant de plus belle; la finance reprenant sa position hégémonique sur la production; le court terme redevenant le seul horizon; la coopération internationale se délitant comme un château de cartes. Si tout ceci revient, alors tout ceci alimentera la prochaine crise qui serait sûrement la dernière", a prévenu M. Fillon.

Pointant du doigt les "poisons et délices" du capitalisme qu'il faut "conjurer", il a notamment évoqué la parité monétaire.

"Il faut faire en sorte, a-t-il exhorté, que les parités monétaires reflètent davantage les fondamentaux économiques. De telles distorsions perturbent l'allocation des ressources et la division du travail au niveau mondial".

"Elles créent du chômage et elles finiront par nourrir le populisme et la démagogie", a estimé M. Fillon qui a ainsi souhaité que "la régulation du marché des changes" soit "intégrée dans l'agenda du G20".

[Néo]

Reuters le 15/01/2010 à 21:25 Rémunérations record dans la banque d'affaires de JPMorgan Chase :

NEW YORK (Reuters) - JPMorgan Chase a annoncé vendredi un versement record de 9,3 milliards de dollars aux salariés de ses activités de banque de financement et d'investissement au titre de 2009.

Ce versement équivaut à 379.000 dollars (plus de 260.000 euros) par employé, qu'ils soient traders, vendeurs sur les marchés et autres fonctions impliquées dans ces activités. Il est de 100.000 dollars plus élevé qu'en 2008, année où la crise financière avait joué à plein.

"Quand on regarde cela de l'extérieur, on regarde les (montants en) dollars et on se dit que c'est élevé", commente Kenneth Raskin, spécialisé pour le cabinet d'avocats White & Case dans les pratiques en matière de rémunération des dirigeants.

"Il ne fait pas de doute que les montants en dollars sont élevés. La question est de savoir s'ils sont mérités."

Le revenu moyen par ménage américain aux Etats-Unis en 2008 était de 50.303 dollars (35.000 euros).

Michael Cavanagh, le directeur financier de JPMorgan, a déclaré à la presse que même si les salaires étaient en hausse dans l'ensemble, la banque d'affaires avait néanmoins réduit, en pourcentage, la part mise de côté pour les rémunérations.

En 2009, 33% du produit net bancaire (chiffre d'affaires) a été consacré aux rémunérations, contre 62% en 2008 et 44% en moyenne. L'année écoulée a été particulièrement faste pour la banque d'affaires chez JPMorgan.

Les analystes s'attendent aussi à ce que Goldman Sachs et Morgan Stanley, qui publieront leurs résultats la semaine prochaine, annoncent des augmentations de salaires.

Citigroup pourrait toutefois verser des primes pour 2009 similaires à celles de 2008, a-t-on dit à Reuters.

Selon des calculs publiés vendredi par le Wall Street Journal, les 38 principales banques et sociétés de Bourse américaines devraient verser un montant total de 145 milliards de dollars à leur personnel.

L'incompréhension de l'opinion publique face à ces chiffres a conduit le New York Times à lancer un appel au Congrès pour qu'il vote une taxe exceptionnelle sur les bonus bancaires.

Le Royaume-Uni et la France ont déjà annoncé une telle taxe.


Quand va t-on en finir avec ces rémunération honteuses de traders et autres conseillers en fusions-acquisitions qui n'assument aucune responsabilité (contrairement à un médecin, un chirurgien, un chef d'entreprise).
(Dans le pire des cas, ils se plantent et sont licenciés).
Je crois que cette taxe, en France, doit rapporter 400 M€. C'est dérisoire !
Il faut un impôt sur le revenu relatif à chaque métier.
Les financiers à l'utilité douteuse, qui gagnent 30 000 € par mois pourraient subir 90% de taxes. Il leur resterait 3 000 €. C'est largement assez pour eux.

[Néo]

Existe t-il des politiciens de gauche (non caviar) qui proposeraient ce genre de mesure ?

[Pierre]

Ce genre de mesure serait probablement jugée anticonstitutionnelle (rupture d'égalité de traitement entre citoyens). Au-delà de ça, ce serait typiquement une mesure d'économie administrée, non ?

[Néo]

Je suis pour le libéralisme, mais pour un capitalisme contrôlé, pas dans lequel des gens qui font un boulot sans aucune responsabilité ni créativité gagnent des dizaines de millions d'€ alors que d'autres crèvent de faim. Je ne pense pas que ce genre de mesure tuerait le dynamisme économique d'un pays comme ça l'a fait dans les pays communistes.

[Néo]

J'ai regardé le forum du Figaro hier.
Sur ce qui est pourtant un journal de droite, les commentaires sont tous anti-banques, anti-traders. J'imagine que ce doit être pareil sur les autres sites nationaux.
Les traders et les banques qui les emploient s'éclatent à spéculer tant qu'ils peuvent: à la hausse comme à la baisse sur des produits dérivés ou complexes peu lisibles. Certains gagnent des milliards sans générer aucune valeur ajoutée économique alors que d'autres crèvent de faim.
Mais les politiciens sont dans leur monde, chacun à faire du clientélisme pour son camp, ne s'intéressant pas à l'intérêt général.
La spéculation n'est pas le seul problème ayant des répercutions sur la santé économique d'un pays, mais c'est un facteur négatif important.